Cela fait plusieurs mois que vous essayez d’avoir un bébé, pourtant, malgré toute votre bonne volonté, aucun signe de grossesse ne se profile à l’horizon ? Dans cette situation désespérante, de nombreuses femmes peuvent se demander si elles ne seraient pas stériles. Dans cet article, on vous dit tout sur les causes, les symptômes et les traitements possibles en cas de stérilité.
Sommaire :
La stérilité : à ne pas confondre avec l’infertilité !
Dans le langage courant, on utilise souvent les termes « stérilité » et « infertilité » de manière identique. Pourtant, ces termes désignent deux réalités différentes avec deux approches distinctes.
Qu’est-ce que la stérilité ?
La stérilité est l’incapacité totale pour un individu ou un couple de concevoir naturellement un enfant. Au vu de cette impossibilité à obtenir une grossesse spontanée, le couple doit alors se tourner vers les traitements de procréation médicalement assistée (PMA), intraconjugale ou par le biais d’un don de gamètes.
Il faut savoir que le seul symptôme précis de la stérilité est le fait de ne pas réussir à débuter une grossesse. Par ailleurs, les causes possibles de stérilité peuvent être l’azoospermie, autrement dit l’absence de spermatozoïdes dans le sperme, l’absence de trompes de Fallope ou encore l’insuffisance ovarienne prématurée.
Que signifie infertilité ?
Il faut savoir que la fertilité est la probabilité, pour un couple, de concevoir à chaque cycle. Chez un couple âgé de 25 ans, cette probabilité est de 25% environ par cycle, avec un délai moyen de 6 mois pour concevoir. Il faut néanmoins savoir que cette fertilité baisse de manière significative à partir de 35 ans pour les femmes et de 40 ans pour les hommes.
On parle d’infertilité lorsqu’un couple ne réussit pas à concevoir un enfant au bout de 12 mois de rapports sexuels réguliers et assez fréquents et en l’absence de toute contraception.
L’infertilité est considérée comme « primaire » en l’absence d’une grossesse après 12 mois de rapports sexuels réguliers. Elle est qualifiée de « secondaire » quand le couple, qui a déjà eu un ou plusieurs enfants, ne parvient plus à obtenir une grossesse après 12 mois d’essais.
On parle d’infertilité féminine lorsque les facteurs d’infertilité sont attribués à la femme et d’infertilité masculine lorsqu’ils sont attribuables à l’homme. On parle aussi d’infertilité mixte quand l’infertilité est attribuée aux deux membres du couple.
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Quelles sont les causes possibles d’une stérilité chez la femme ?
Les causes peuvent être diverses et relevées d’/de :
- Une infection génitale causée par des MST ou d’autres types de germes qui peut avoir touché le col ou les trompes
- Une salpingite ou une inflammation aigüe ou chronique des trompes utérines causée généralement par des infections
- Des séquelles d’une grossesse extra-utérine
- Une endométriose
- Une exposition au distilbène, un médicament prescrit à partir de 1950 mais qui a été interdite en France en 1977
- Des troubles de l’ovulation
- Des anomalies de la glaire cervicale
- Des anomalies génétiques
- Des allergies au liquide séminal
- Des causes psychologiques.
Quand faut-il consulter ?
Il est conseillé de consulter lorsque, malgré des rapports sexuels réguliers en l’absence de contraception, le couple ne parvient pas à concevoir un enfant au bout de 12 mois environ. À noter que ce temps peut varier en fonction de l’âge de la patiente. Au-delà de 35 ans, le délai est réduit à six mois environ.
Comment se passe bilan de fertilité chez l’homme et la femme ?
Pour poser son diagnostic, le médecin va établir un bilan de fertilité en procédant, en premier lieu, à une enquête sur le couple. Plus précisément, il posera des questions au couple sur :
- l’historique de vie commune ;
- la régularité et la fréquence des rapports sexuels ;
- la date d’arrêt de la contraception ;
- la présence de traitements en cours ou passés ;
- les traitements déjà effectuées.
Pour affiner l’analyse, les questions se concentreront ensuite sur la patiente, notamment :
- son âge
- son cycle menstruel
- l’historique du problème d’infertilité
- les antécédents infectieux et chirurgicaux
- les traitements en cours ou passés
- son mode de vie
Du côté du patient, l’interrogatoire est dirigé vers les antécédents médicaux, chirurgicaux et l’existence potentielle de pathologies testiculaires. Le mode de vie est aussi analysé, en axant les recherches sur les expositions à des produits ou des éléments toxiques (perturbateurs endocriniens, solvants, pesticides, ondes, etc.), dans le cadre professionnel comme dans le cadre domestique.
À l’issue de cette phase, des examens médicaux comprenant une série de tests et de bilans sont prescrits aux deux membres du couple.
L’examen médical de la femme
Le médecin pourrait procéder à un examen gynécologique poussé de la patience, notamment :
- un dosage hormonal (estradiol, LH ou hormone lutéinisante, FSH ou hormone folliculo-stimulante, prolactine) ;
- un examen de la glaire cervicale ;
- un caryotype ;
- une échographie ovarienne par voie endovaginale pour vérifier la taille et l’aspect des ovaires, mesurer l’épaisseur de la muqueuse utérine, évaluer le nombre de follicules antraux et détecter un éventuel syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ;
- une hystérosalpingographie (radiographie de la cavité utérine et des trompes de Fallope) pour écarter les anomalies.
Dans certaines situations, ces examens sont accompagnés par :
- une hystéroscopie, qui revient à observer la cavité utérine à l’aide d’un fin tube optique (sous anesthésie générale ou locale) ;
- une laparoscopie, pour déceler les séquelles d’infections, la présence d’endométriose, d’adhérences ou de malformations utérines.
L’examen médical de l’homme
En ce qui concerne l’homme, le médecin pourrait prescrire un spermogramme pour faire le point sur la concentration, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes.
Le bilan est satisfaisant si on dénombre 39 millions de gamètes dans l’éjaculat. Un minimum de 30 % d’entre eux doivent être en mouvement de progression, et 4 % au moins doivent présenter une forme normale. En revanche, le spermogramme est insatisfaisant si les résultats sont en dessous de ces seuils.
Lorsque le nombre de spermatozoïdes est inférieur à 20 millions/ml de sperme, on parle d’oligospermie. Cependant, certaines études soulignent que la fécondité ne se trouve réellement impactée qu’en dessous de 5 millions/ml.
Pour confirmer le diagnostic, un deuxième spermogramme aura lieu 3 mois après le premier. En effet, certains facteurs, comme un syndrome infectieux ou un épisode de fatigue intense, peuvent avoir un retentissement sur la qualité du sperme. Il faut donc attendre la fin du cycle de la spermatogenèse (74 jours) pour renouveler le contrôle.
Le spermogramme peut se compléter, le cas échéant, par des dosages hormonaux, un caryotype ou une échographie des organes génitaux.
Que révèlera le bilan de fertilité ?
Après les examens, le médecin pourra mieux déterminer les causes de l’infertilité.
Chez la femme, il peut s’agir d’/de :
- un problème d’anovulation ou dysovulation
- syndrome des ovaires polykystiques
- insuffisance ovarienne primitive
- dysfonctionnement thyroïdien.
Chez l’homme, le bilan de fertilité permet de détecter d’éventuelles anomalies des spermatozoïdes par le biais du spermogramme :
- l’oligoasthénotératospermie (OATS) : une diminution du nombre de spermatozoïdes associée à une mauvaise mobilité et une fréquence élevée de formes anormales ;
- l’azoospermie : l’absence de production de spermatozoïdes par les testicules.
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Comment se passent les traitements de procréation médicalement assistée ?
Selon les résultats des examens, différents traitements de procréation médicalement assistée (PMA) peuvent être proposés. Le médecin peut orienter les futurs parents vers une insémination artificielle, une fécondation in vitro classique ou un protocole plus spécifique.
L’insémination artificielle (IA)
Elle est conseillée en cas de trouble de l’ovulation, d’altération du col utérin, de défaut mineur ou modéré lié à la concentration ou à la mobilité des spermatozoïdes.
La FIV (fécondation in vitro)
La FIV est préconisée en cas d’insuffisance ovarienne, d’endométriose, de syndrome des ovaires polykystiques. Elle peut être une bonne réponse face à des échecs répétés lors de traitements par insémination artificielle ou en cas de facteur masculin, voire de suspicion de maladie héréditaire chez le conjoint.
La FIV-ICSI
Cette solution est proposée dans les situations de facteur masculin sévère, consiste à injecter le meilleur spermatozoïde directement à l’intérieur de l’ovocyte.
La FIV Genetic (FIV + test PGT-A)
Elle est prescrite en cas de pathologie génétique transmissible à l’enfant à venir.
En résumé, il convient de distinguer stérilité et infertilité. De plus, il faut consulter un médecin au plus vite dès suspicion de l’existence d’un problème de fertilité.