Devenir mère est une aventure pleine de surprises, de joies et, parfois, de regrets. Parmi les moments marquants, l’allaitement occupe une place centrale dans le lien parent-enfant. Mais que se passe-t-il lorsqu’une mère arrête d’allaiter et souhaite reprendre, parfois plusieurs semaines ou mois plus tard ? Ce désir de revenir à l’allaitement maternel s’appelle la relactation. Ce processus, encore peu connu, suscite de nombreuses interrogations. Est-ce possible à tout moment ? Comment y parvenir ? Et que faire si cela ne fonctionne pas ? Dans cet article, nous explorons tout ce qu’il faut savoir sur la relactation.
Sommaire :
Qu’est-ce que la relactation ?
La relactation est le processus qui vise à relancer la production de lait maternel après un arrêt partiel ou complet de l’allaitement. Contrairement à la lactation induite chez une femme qui n’a jamais allaité, la relactation s’appuie sur une mémoire biologique déjà active. Cela signifie que le corps a déjà produit du lait auparavant et qu’il peut être stimulé pour recommencer.
Les raisons qui mènent à la relactation sont multiples : une séparation temporaire avec l’enfant, des soucis médicaux, un sevrage prématuré, ou simplement un changement d’avis. Ce désir peut naître d’un besoin émotionnel profond ou d’une volonté de répondre aux besoins nutritionnels et affectifs du bébé.
Le processus repose essentiellement sur la stimulation régulière des seins, combinée à un contact étroit avec l’enfant. C’est une démarche qui demande de la patience, du soutien et une bonne dose de confiance. L’objectif n’est pas toujours de retrouver une lactation exclusive, mais parfois simplement de compléter l’alimentation du nourrisson ou de renouer le lien par l’allaitement.
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Est-ce que la relactation est toujours possible ?
La relactation est généralement possible, mais son succès dépend de plusieurs facteurs, notamment :
Le temps écoulé depuis l’arrêt de l’allaitement
En effet, plus l’arrêt est récent, plus il est facile de relancer la lactation. Néanmoins, même après plusieurs mois, certaines femmes parviennent à produire du lait avec un soutien adapté. L’âge de l’enfant joue également un rôle : un nourrisson ayant encore un réflexe de succion peut faciliter le processus, tandis qu’un bébé plus âgé peut montrer moins d’intérêt.
La motivation de la mère
La relactation demande de la persévérance, car les résultats ne sont pas immédiats. Le corps a besoin de temps pour répondre aux stimulations. Le soutien de l’entourage, notamment du partenaire et des professionnels de santé, peut renforcer la confiance et réduire le stress, qui lui-même influence la lactation.
Certaines femmes peuvent également rencontrer des obstacles physiologiques. Par exemple, une production hormonale insuffisante ou des antécédents médicaux. Toutefois, même dans ces cas, il existe des méthodes pour augmenter les chances de réussite. Des accompagnements spécifiques, comme ceux proposés par les consultantes en lactation, permettent d’adapter les stratégies à chaque situation.

Comment réussir sa relactation ?
Réussir la relactation repose sur plusieurs piliers : la régularité, la stimulation et le lien affectif.
Stimuler régulièrement les seins
Il est essentiel de stimuler les seins plusieurs fois par jour, idéalement avec un tire-lait ou par la succion directe du bébé. Chaque stimulation envoie un signal au cerveau pour relancer la production d’ocytocine et de prolactine, les hormones clés de l’allaitement.
Dans certains cas, des galactogènes naturels ou prescrits par un médecin peuvent stimuler la lactation. Mais ils ne remplacent jamais les stimulations physiques. L’alimentation de la mère, son hydratation et son niveau de stress sont aussi à surveiller.
Faire du peau-à-peau avec bébé
Le contact peau-à-peau avec l’enfant favorise aussi la production de lait. Cela peut se faire pendant les tétées, mais aussi à tout moment de la journée. Le bébé doit se sentir en sécurité et connecté à sa mère, ce qui augmente l’efficacité des tétées, même si elles sont symboliques au début.
Se mettre dans de bonnes conditions pour réussir sa relactation
L’environnement joue aussi un rôle important. Il est recommandé de se mettre dans des conditions calmes, sans pression, pour que la mère puisse se concentrer sur son ressenti. Le soutien psychologique est souvent bénéfique, car les doutes et la fatigue peuvent décourager. Tenir un journal de bord de la relactation peut aider à visualiser les progrès, même minimes.
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Que faire en cas d’échec ?
La relactation n’est malheureusement pas toujours couronnée de succès. Il est fondamental de comprendre que chaque démarche compte, même si elle ne mène pas à une production de lait suffisante. Dans ce cas, il est possible de continuer à proposer le sein pour le réconfort, sans pression de résultat.
Certaines mères choisissent alors d’avoir un allaitement partiel ou de maintenir un contact affectif fort par le biais d’autres interactions. Le plus important est de préserver le lien mère-enfant et de ne pas céder à la culpabilité. Le recours à des alternatives, comme le lait maternisé ou le don de lait, est tout à fait légitime.
Il est recommandé de parler avec un professionnel de santé pour évaluer les possibilités et adapter les soins. La relactation, même incomplète, peut être une expérience enrichissante. Elle permet à la mère de renouer avec elle-même, de reprendre confiance et, parfois, de guérir certaines blessures.
Enfin, il faut se rappeler que le maternage ne se limite pas à l’allaitement. Les câlins, les regards, les paroles douces, les gestes du quotidien sont autant d’expressions d’amour qui nourrissent l’enfant au-delà du lait.
Et voilà, maintenant vous savez tout sur la relactation !




