Être perfectionniste : est-ce une qualité ou un vilain défaut ?

Vous êtes perfectionniste et vous sentez que cela vous nuit ? Et si le besoin de perfection n’est pas aussi bien qu’on le pense ?

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Au cours d’un entretien d’embauche, quand le recruteur pose la fameuse question : « Quels sont vos défauts ? », bon nombre de candidats pensent éluder la question en répondant qu’ils ont tendance à être « perfectionnistes ».  En psychologie, le perfectionnisme consiste à se comporter comme si la perfection pouvait et devait être atteinte. On pense ainsi que ce « défaut » sera perçu par le recruteur comme une qualité et qu’on aura tout bon à notre entretien d’embauche. Pourtant, est-ce que ce trait de personnalité est vraiment une qualité ?

Le perfectionnisme, qu’est-ce que c’est ?

Selon le dictionnaire Larousse, le perfectionnisme désigne une « tendance à vouloir faire tout avec un souci exagéré de perfection ». Dans les années 80, le psychologue clinicien Paul Hewitt et le Dr Gordon Flett ont défini trois dimensions du perfectionnisme, qui sont :

Le perfectionnisme orienté vers soi (POS)

C’est le type de perfectionnisme auquel on fait souvent référence. Il s’agit de l’exigence que l’on porte envers soi-même. Cela peut être le fait d’être très ou trop exigeante envers soi-même, ne pas accepter les échecs, être très critique envers soi-même et remettre sans cesse en question ses propres actions.

Le perfectionnisme orienté vers autrui (POA)

C’est le fait de juger facilement les erreurs des autres et d’être exigeant envers les autres

Le perfectionnisme socialement prescrit (PSP)

Ce type de perfectionnisme se construit autour des attentes de la société. C’est ce que la personne perfectionniste croit que l’on attend de lui.

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Être perfectionniste au travail : plus un défaut qu’une qualité

Dans le contexte professionnel, le perfectionnisme peut être rassurant dans le sens où le recruteur pensera qu’il aura moins à encadrer l’employé perfectionniste. Pourtant, il faut savoir que le perfectionnisme possède un pendant mal connu qui est la peur de l’imperfection et de l’échec. Or, cela nuit à la santé mentale et peut se manifester de différentes façons, comme :

  • Le besoin de tout contrôler
  • Un sens exacerbé du détail et de l’organisation
  • Une quête perpétuelle de dépassement
  • Une exigence démesurée envers soi-même et les autres
  • La procrastination due à la peur de l’échec et à l’attente des conditions « parfaites »
  • L’individualisme
  • La rigidité
  • La sensation de débordement due au fait que tout est perçu comme une priorité et que la personne ne sait plus quand s’arrêter.

Tout ceci aura pour conséquence que la personne vivra dans la frustration, la colère et le stress.

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Le perfectionnisme peut être maladif

En effet, il existe ce que l’on appelle « perfectionnisme clinique ou maladif ». Il s’agit d’une manière rigide et dysfonctionnelle d’aborder les tâches à accomplir et les objectifs à atteindre. Ce type de perfectionnisme se manifeste par des doutes sur ses actions, ses préoccupations, ses erreurs et ses relations sociales, influencées par des idées de perfection.

Le perfectionnisme maladif a de nombreux effets négatifs comme :

  • L’anxiété
  • L’hostilité
  • La honte
  • La dépression
  • Une humeur dysphorique
  • Moins de succès et de satisfaction
  • Moins de sentiments positifs
  • Une faible estime de soi et confiance en soi
  • Un bien-être général négatif.

Quand est-ce qu’être perfectionniste est une bonne chose ?

Être perfectionniste est une bonne chose, et on l’appelle dans ce cas « perfectionnisme fonctionnel et adaptatif », quand il se manifeste par :

  • Le besoin d’ordre, d’organisation et de précision qui favorisent le déroulement de ses activités
  • Des normes personnelles élevées et des attentes de performance qui peuvent conduire à des succès professionnels.

En d’autres termes, le perfectionnisme fonctionnel et adaptatif engendre une plus grande affectivité positive, moins de stress, de honte, d’anxiété et plus d’optimisme, d’orgueil et d’estime de soi.

Êtes-vous perfectionniste ?

Vous êtes probablement perfectionniste si vous vous identifiez dans les situations suivantes :

  • Vous vous concentrez plus sur ce que vous n’avez pas accompli que ce que vous avez gagné.
  • D’autres personnes vous ont déjà dit que vos critères sont trop élevés.
  • Vous avez peur de ne pas pouvoir répondre à vos critères.
  • Si vous atteignez un objectif, vous avez tendance à relever à nouveau les normes.
  • Vous avez tendance à éviter ou retarder des tâches sur lesquelles vous avez peur d’échouer.
  • Vous avez tendance à vous fixer des normes personnelles élevées et à chercher constamment à vous dépasser.
  • Vous évaluez votre comportement de manière sévère et inflexible.
  • Vous doutez de vos qualités et vous ressentez toujours le besoin de plaire.
  • Vous avez un besoin permanent d’organisation, de précision et de contrôle.
  • Vous ne supportez pas l’échec et la peur d’échouer vous hante au quotidien.

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Comment canaliser son besoin de perfectionnisme ?

Pour que votre besoin de perfectionnisme reste positif, vous devez apprendre à :

Dédramatiser l’échec

Connaissez-vous l’adage « qui ne tente rien, n’a rien » ? Eh bien, il vous faut dédramatiser l’échec, voire apprendre à le valoriser pour redonner le goût du risque.

Promouvoir la loi du 80/20

Le mieux est l’ennemi du bien lorsqu’il vous empêche d’avancer. Il est important de délimiter les actions dans le temps afin de lutter contre la procrastination.

Remettre les choses en perspective

En effet, le perfectionnisme peut faire perdre de vue l’essentiel. Vous pourriez perdre votre vision globale à trop vous focaliser sur les détails.

Pratiquer l’indulgence

Il est important de vous entraîner à avoir un regard plus indulgent envers vous-même et envers les autres.

Faire appel à un professionnel 

Lorsque vous tombez trop profondément dans le cercle vicieux du perfectionnisme, il est portant de demander l’aide d’un professionnel. Si vous vous sentez submergés par la critique, ou que vous ne parvenez plus à gérer vos relations personnelles ou vos émotions, il est important de vous en remettre à un professionnel. Ce dernier pourra comprendre vos blocages et à définir des stratagèmes pour en sortir.

En conclusion, faire preuve d’exigence envers soi-même et/ou envers les autres est une qualité à condition que cette exigence soit justifiée et mesurée.

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