La guidance parentale est un système de soutien apporté par des spécialistes aux parents qui rencontrent des difficultés dans leur devoir d’éducateurs auprès de leurs enfants. Des ajustements (dans la vie quotidienne, à l’école, etc.) sont fréquemment proposés dans la prise en charge actuelle. La technique CPIM vise principalement à déterminer les causes des problèmes dont souffrent les élèves et ce qui peut être fait pour aider l’enfant à développer les compétences qui lui font défaut. Mais en quoi consiste exactement cette méthode ? Est-ce qu’elle fonctionne ? Comment la mettre en pratique ? Nous vous disons tout sur la méthode CPIM.
Sommaire :
Qu’est-ce que la guidance parentale ?
La guidance parentale est liée à la notion de parentalité. Elle désigne l’ensemble des conseils et informations donnés aux parents afin de les orienter. Elle permet également aux parents de réfléchir à la manière dont ils pourraient améliorer leur relation avec leurs enfants et ainsi, les aider dans leur rôle.
Tous les acteurs de l’enfance, de la santé et de l’éducation sont concernés par cette stratégie. Orthophonistes, psychomotriciens, psychologues, éducateurs, pédopsychiatres, médecins et autres professionnels peuvent être impliqués.
Les professionnels ayant une formation en guidance parentale peuvent plus facilement utiliser cette stratégie en utilisant des moyens tangibles afin de mieux aider les parents et les enfants.
Que signifie la méthode CPIM ?
« Child Parent Interregulatory Method » est l’acronyme de CPIM. Il s’agit d’une méthode de contrôle de la relation parent-enfant. Le CPIM est une stratégie qui fait appel aux capacités d’autorégulation (fonctions exécutives) de l’enfant ou de l’adolescent. Elle régule le lien parent-enfant à la fois au niveau cognitif et comportemental. Elle a également un effet sur les domaines émotionnel et affectif.
La technique CPIM commence par identifier les comportements parentaux qui favorisent ou entravent le développement des fonctions exécutives de l’enfant ou de l’adolescent. Elle recommande d’impliquer le parent dans le suivi de son enfant afin de donner à ce dernier la possibilité de développer ses fonctions en les stimulant avec succès.
VOIR AUSSI : Crèche ou assistante maternelle : quel mode de garde choisir ?
Pourquoi choisir la méthode CPIM ?
Un grand nombre de thérapeutes qui travaillent avec des enfants ayant des problèmes cognitifs, émotionnels ou comportementaux pensent que leur suivi devrait être meilleur.
Malgré les succès obtenus tout au long des séances, de nombreux enfants sont incapables de mettre en œuvre de manière autonome les processus qui leur ont été présentés lors du suivi. Lorsque les parents, les enseignants ou les thérapeutes ne sont pas présents avec l’enfant, le problème refait surface en dehors des séances.
Le principal avantage de la technique CPIM est que la thérapie se concentre sur la racine des problèmes de l’enfant. La technique CPIM cherche à savoir ce qui peut être fait pour aider les enfants à acquérir les capacités qui leur font défaut. Elle ne cherche pas à combler les lacunes de l’enfant afin d’atténuer leur influence sur la vie quotidienne.
Les thérapeutes s’intéressent aux difficultés de l’enfant liées au type d’interaction qu’il a avec son parent lors du suivi CPIM. On détermine quelles approches parentales entravent ou facilitent le développement des fonctions exécutives chez l’enfant. Ensuite, les thérapeutes modifient ces activités, donnant à l’enfant l’opportunité d’activer les fonctions qui lui font défaut.
Quels sont les effets positifs attendus du CPIM ?
Dans le cadre de la méthode CPIM, 3 améliorations principales sont attendues :
1. Des évolutions dans la sphère cognitive :
- un meilleur comportement inhibiteur ;
- une amélioration des capacités attentionnelles ;
- une réduction du ralentissement.
2. Des évolutions dans la sphère comportementale :
- moins de distractions ;
- un plus grand dévouement à l’éducation ;
- un mode de fonctionnement plus efficace ;
- plus d’initiative et d’indépendance ;
- moins d’agitation, d’impulsivité et d’indécision ;
- moins de sursauts émotionnels
- réduction de l’anxiété et de l’hypersensibilité ;
- plus de flexibilité au changement ;
- une meilleure obéissance ;
- plus de considération pour les autres, soi-même et les objets.
3. Des améliorations en conséquence des progrès ci-dessus :
- une augmentation de l’estime de soi et de l’image de soi ;
- pour les parents, une augmentation de leur sentiment de compétence parentale ;
- une augmentation de la qualité du temps passé avec leur enfant ;
- une meilleure ambiance familiale.
VOIR AUSSI : Mon enfant est violent : que faire ?
La CPIM : quelles bases théoriques ?
La méthode CPIM est fondée sur les théories sociocognitives. Celles-ci affirment que les processus cognitifs supérieurs émergent d’abord dans le cadre de l’interaction sociale, puis dans celui de l’individualité. En d’autres termes, avant qu’un enfant puisse s’autoréguler, il doit d’abord passer par une régulation imposée par quelqu’un d’autre.
Par exemple, pour qu’un jeune puisse commencer à parler, il faut d’abord qu’on lui parle. Il ne sera jamais capable de prononcer ses propres mots à moins qu’on lui parle et qu’il entende des mots et des phrases. Il en va de même pour le développement des fonctions exécutives et de la maîtrise de soi !
Pour qu’un enfant soit capable de se comporter de manière autonome, par exemple, ses parents, qui sont les plus proches de lui, doivent d’abord le diriger.
Le cerveau se développe de l’arrière vers l’avant, il faut garder cela à l’esprit. Le cortex préfrontal (siège des fonctions exécutives) met beaucoup de temps à mûrir (jusqu’au début de l’âge adulte). Comme le cortex préfrontal se développe lentement, il y a une grande marge de manœuvre pour les impacts environnementaux. Ainsi, le contact parent-enfant a une influence majeure sur le développement des fonctions exécutives.
Comment se déroule le processus de la CPIM ?
Il existe deux formes de séances dans la méthode CPIM : brèves (moins de 10 séances) et écologiques (plus de 10 séances). Par le contrôle du lien parent-enfant, cette stratégie opère sur les capacités d’autorégulation cognitives et comportementales de l’enfant.
Elle se divise en deux parties. En premier lieu, on propose d’identifier le type d’interaction parent-enfant qui est mis en évidence lors d’une activité standardisée proposée dans une séance.
Ensuite, en tenant compte des caractéristiques intra-individuelles de l’enfant, on offre une thérapie ciblée sur la gestion de cette relation. Cela prend généralement 4 à 5 séances et se fait en présence du ou des parents.
VOIR AUSSI : Culpabilité maternelle : nos conseils pour s’en débarrasser
Quelle est la différence entre la CPIM et les autres méthodes de guidance parentale ?
L’objectif de la guidance parentale est d’aider les parents à développer des habitudes parentales plus adaptées afin de mieux contrôler le comportement de leurs enfants. Cette méthode permet de réduire la tension que les parents peuvent ressentir.
C’est l’un des objectifs du CPIM, mais ce n’est pas le seul. L’autonomie de l’enfant est également au centre de cette stratégie. Celle-ci aura une influence sur plusieurs fonctions cognitives et exécutives. L’autonomie est la capacité pour un enfant d’effectuer des activités par lui-même, sans la supervision d’un parent. L’accroissement de l’autonomie permet une transmission plus efficace.
Lorsqu’un enfant devient plus autonome, il ne l’est pas seulement à la maison, mais aussi à l’école et dans les autres domaines de sa vie. Sa capacité à s’autoréguler influencera sa conduite tant à la maison qu’en public.
Les parents apprennent à réguler la conduite de leur enfant dans le CPIM, comme dans d’autres programmes parentaux. Cela n’est essentiel qu’au début avec le CPIM. L’enfant apprend rapidement à s’autoréguler et devient plus autonome. Cela signifie que les parents n’ont plus besoin de contrôler la conduite de leurs enfants. Le parent n’aura plus besoin de réguler le comportement et les émotions de son enfant, car le jeune devient de plus en plus capable de le faire par lui-même. À la maison, l’atmosphère change radicalement.
La guidance parentale, contrairement au CPIM, ne tente pas d’aborder les processus cognitifs sous-jacents aux difficultés comportementales de l’enfant. Cela constitue une distinction essentielle entre les deux méthodes de suivi.