Il arrive parfois qu’un futur papa ressente la grossesse de sa compagne d’une façon très particulière. En effet, la perspective d’avoir un enfant peut déclencher l’apparition d’un certain nombre de symptômes émotionnels et physiques chez certains pères. Par exemple, un futur papa peut prendre du poids, avoir des nausées, ressentir des douleurs dans le dos, avoir des envies alimentaires particulières, etc. C’est ce que l’on appelle le syndrome de la couvade, aussi connu sous les appellations de « couvade », « grossesse nerveuse » ou « grossesse sympathique ». Ce phénomène intrigue et attire l’attention des chercheurs et professionnels de santé depuis de nombreuses années. Découvrez dans cet article tout ce que nous savons sur ce syndrome.
Sommaire :
Qu’est-ce que le syndrome de la couvade ?
La « couvade » est un terme dérivé du verbe « couver ». On la définit comme étant la situation dans laquelle un homme présente des symptômes similaires à ceux de la grossesse, alors que c’est sa partenaire qui est enceinte. Prenons pour cela l’exemple d’une poule qui peut couver un œuf même si ce n’est pas elle qui l’a pondu.
Il faut savoir que le mot « couvade » n’est pas un terme médical. D’ailleurs, certains spécialistes ne reconnaissent pas son existence. Néanmoins, les manifestations liées à ce mystérieux phénomène toucheraient de nombreux futurs papas. Aux États-Unis, le phénomène toucherait entre 25 à 52% des pères. En particulier, ceux qui attendent un premier bébé. Néanmoins, beaucoup d’hommes s’abstiennent de parler de leurs « symptômes » et reconnaissent leurs liens avec la grossesse de leur partenaire. À la place de penser à un syndrome de la couvade, ils se tournent vers d’autres explications potentielles.
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D’où vient le syndrome de la couvade ?
Roberte Laporal, formatrice spécialiste de l’accompagnement périnatal et parental et auteure de l’ouvrage « La couvade ou le père bouleversé » a déclaré que le terme « couvade » désigne :
« Une coutume d’abord observée dans le Pays basque médiéval, où un futur père, peu avant l’accouchement de sa femme, se met au lit, imite la grossesse et se plaint des douleurs de l’enfantement, tandis qu’on lui accorde le traitement des femmes au travail. »
Apparemment, le terme a été décrit la première fois par C. de Rochefort. Il s’agit d’un observateur français des populations indigènes caraïbes des Antilles auprès desquelles il avait observé un ensemble de rites pré et post-enfantement.
À noter que ce rite existait également chez d’autres civilisations. Chez les Indiens d’Amérique, par exemple, l’homme mimait la grossesse et l’accouchement avec des gestes précis. En Guyane française, certaines traditions voulaient que l’homme soit obligé de rester au lit et isolé pendant six semaines après l’accouchement. Après ce laps de temps, les membres de la famille lui faisaient quelques entailles sur la peau et lui frottaient des piments. Ces pratiques auraient eu pour but de lui faire partager l’expérience et la souffrance de la femme enceinte.
Et à notre époque ?
À notre époque et dans les pays occidentaux, la couvade est associée à des troubles d’ordre psychique qui se manifesteraient de manière psychosomatique pendant toute la grossesse. Autrement dit, des symptômes anxieux et dépressifs qui se manifestent de façon corporelle.
Attention, il n’y a rien d’alarmant. L’organisme du futur papa réagit simplement à l’annonce de l’arrivée du bébé. Cela se manifeste par une modification hormonale et des manifestations de la grossesse.
Quels sont les symptômes du syndrome de la couvade ?
Ce syndrome peut se manifester par une large variété de symptômes physiques et psychologiques que l’homme peut ressentir durant toute la grossesse de sa partenaire.
En général, les symptômes commencent à apparaître au premier trimestre, diminuent ou disparaissent au deuxième trimestre et reviennent plus intensément au troisième trimestre. Heureusement, ils disparaissent souvent à la naissance du bébé, ou peu de temps après.
Les symptômes physiques
Les symptômes physiques les plus fréquents sont :
- Nausées
- Vomissements
- Brûlures d’estomac
- Changement d’appétit
- Maux de dents
- Maux de dos
- Perte ou prise de poids
- Problèmes de peau
- Faiblesse physique
- Envies alimentaires
- Diarrhée
- Douleurs abdominales
- Constipation
- Gonflement du ventre
- Douleurs pelviennes.
Il faut néanmoins préciser que les douleurs abdominales et la diarrhée peuvent ne pas toujours être des symptômes de la couvade.
Les symptômes psychologiques
Outre les symptômes physiques, de nombreux hommes ressentent également des symptômes qui nuisent à leur bien-être psychologique. Ils peuvent ainsi connaître de la/ des/ de l’ :
- Sautes d’humeur
- Nervosité
- Irritabilité
- Problèmes de concentration
- Stress
- Troubles du sommeil
- Perte de libido
- Anxiété
- Dépression.
En effet, l’arrivée imminente d’un enfant peut déclencher des émotions complexes et contradictoires chez les futurs pères, contribuant ainsi au syndrome de la couvade.
Quelles sont les causes de la couvade ?
Pour le moment, les causes de la couvade restent floues. Elle peut révéler un désir de s’impliquer davantage dans la grossesse de sa partenaire. Mais elle pourrait également indiquer une inquiétude quant au rôle du parent ou une grande empathie envers la partenaire.
Selon Roberte Laporal :
« L’origine de ce phénomène est multiple. Il y a d’un côté une injonction physiologique. On peut constater une baisse de testostérone chez le papa, en même temps que les hormones telles la progestérone ou les hormones de lactation se développent chez la femme enceinte. On va aussi constater la baisse de production de cortisol, qui est une hormone secrétée lors des périodes de stress par exemple. Cette baisse de production hormonale aurait pour but de préparer le futur papa à la douceur. Il y a physiquement une véritable synchronisation qui s’opère entre le corps du père et de la mère. »
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Comment traiter le syndrome de la couvade ?
Il faut souligner que le syndrome de la couvade n’est considéré ni comme une maladie ni comme un trouble psychologique. Le diagnostic de la couvade peut être effectué par un(e) psychologue, un(e) psychiatre ou un(e) psychothérapeute. Si votre partenaire présente des symptômes similaires à ceux évoqués plus haut, les conseils ci-dessous pourront être appliqués.
Se préparer à la naissance
Cela peut passer par une participation à des cours de préparation à la naissance avec la femme enceinte, la lecture de livres, aller sur des sites Internet ou des blogs sur la paternité, etc.
En parler à quelqu’un
De plus, il est essentiel que les futurs pères reconnaissent et acceptent ce qu’ils ressentent, sans en éprouver jugement ou honte. Ce syndrome est vécu par environ 20% des futurs pères en France. Par conséquent, il ne doit pas être perçu comme quelque chose de négatif, mais comme une réponse normale à une période de transition majeure.
Par ailleurs, les deux futurs parents doivent se sentir à l’aise pour s’exprimer leurs émotions et leurs préoccupations.
Se préparer aux nouveaux défis
Cela peut passer par la préparation mentale aux changements associés au fait de devenir père pour la première fois. Vous pouvez également combattre le stress et l’anxiété en pratiquant le yoga ou la méditation, par exemple.
Demander l’aide de professionnels
Si les symptômes de la couvade deviennent oppressants, il est important de rechercher l’aide de professionnels comme d’un psychologue ou d’un psychiatre. La psychothérapie peut effectivement offrir des stratégies de gestion et des conseils pour faire face à cette période de transition.
Voilà, maintenant, vous savez tout sur le syndrome de la couvade !