Rejet, abandon, humiliation, trahison et injustice… Maintes blessures du passé façonnent notre vie en général et nos émotions en particulier. L’enfant lésé par le parent apprend à porter un masque. Comment vaincre nos peurs une fois adulte ?
La canadienne Lise BOURBEAU, auteure du livre Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, s’est penchée sur la réparation des failles de l’âme. Comme de nombreux experts en développement personnel, elle s’est inspirée des recherches du psychiatre américain John PIERRAKOS.
Selon cette thérapeute, cinq blessures intérieures liées aux traumatismes de l’enfance conditionnent nos pensées, nos réactions et nos comportements. Elles impactent également la relation que nous entretenons avec les autres, au même titre que notre apparence extérieure. Dans cet article, nous mettrons l’accent sur les masques portés au regard de ces peurs enfouies et sur le processus de guérison.
Sommaire :
Quelles sont les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même ?
- Rejet
- Abandon
- Humiliation
- Tahison
- Injustice
Comment connaître sa blessure ?
Nos maux physiques et émotionnels actuels relèvent des blessures fondamentales aux origines précises : notre enfance et nos vies antérieures. C’est ce que souligne Lise Bourbeau. Le degré d’émotions (culpabilité, anxiété, colère…) et les maladies (anorexie, hystérie, problèmes cardiaques…) qui en résultent varient en fonction de chaque individu.
Le port d’un masque social et l’adoption d’une certaine ligne de conduite permettront de se protéger des situations potentiellement douloureuses. Ce mécanisme de défense déterminera notre attitude.
Peur du rejet ou de l’abandon : quand le parent est négligeant ou distant
En plus d’occuper une place importante dans notre vie, les blessures de l’enfance influent sur notre santé et notre personnalité. La crainte du rejet et la peur de l’abandon font partie des fissures de l’âme les plus lourdes à porter.
Le masque du fuyant face à la peur du rejet
Le perfectionnisme cumulé à une faible estime de soi : tels sont les points communs entre tous ceux qui craignent le rejet. Souvent vêtu de noir, vous n’aimez pas vous faire remarquer, ce qui impliquera une préférence pour les activités en solo.
Voici une liste de comportements qui permettront de détecter ce type de profil (fuyant) :
- Tensions fréquentes avec le parent du même sexe ;
- Peur du jugement des autres et de la confrontation ;
- Prédisposition à la dépression du fait de l’isolement
- Manifestation de tendances suicidaires ;
- Dévalorisation récurrente de sa propre personne ;
- Crainte de l’attachement.
Le masque du dépendant face à la peur de l’abandon
Recherchez-vous constamment l’attention et le soutien de vos proches ? Le besoin de reconnaissance inonde-t-il vos pensées ? Vous appréciez tout particulièrement que quelqu’un s’occupe de vous, comme quand vous étiez enfant. Lorsque vous n’obtenez pas ce que vous désirez, le chantage affectif devient votre meilleure arme.
Ci-dessous quelques exemples d’attitudes qui dénotent une peur de l’abandon chez les personnes qui portent le masque du dépendant :
- Peur de la solitude et de la mort.
- Difficultés à prendre de décisions seul et à achever des projets ;
- Attachement intense aux gens et aux endroits ;
- Changements d’humeur sans motifs apparents ;
- Tendance à dramatiser les situations.
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Humiliation, trahison, injustice : quand le parent est autoritaire ou manipulateur
Tout comme le rejet et l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice font partie intégrante des principales blessures existentielles qui incitent à porter des masques.
Le masque du masochiste qui a peur de l’humiliation
Parmi les blessures qui empêchent d’être soi-même figure également l’humiliation. Bien que vous soyez serviables, vous aurez envie de contrôler la vie de vos proches pour masquer vos propres fêlures. En revanche, vous arrivez à prendre énormément sur vous, même lorsque vous êtes confrontés à des situations humiliantes.
Voici quelques traits qui définissent votre personnalité masochiste :
- Étroite connexion avec la mère ;
- Hypersensibilité aux critiques ;
- Tendance à rabaisser les autres ;
- Pratique de l’autopunition ;
- Réticence à profiter des plaisirs de la vie.
Le masque du contrôlant qui a peur de la trahison
Un enfant qui a été souvent manipulé et trahi par un parent peut devenir un adulte autoritaire qui peinera à lâcher prise. Perçu comme un donneur de leçons, son caractère contrôlant peut lui inciter à manipuler ou à imposer son point de vue. Vos proches vous attribueront les caractéristiques suivantes :
- Indépendance ;
- Peur de dévoiler ses faiblesses ;
- Intolérance vis-à-vis des autres ;
- Manque de patience ;
- Impulsivité ;
- Désir d’attirer systématiquement l’attention.
Le masque du rigide qui a subi une injustice
En revanche, ceux qui ont subi une injustice par le passé n’acceptent généralement pas de recevoir au-delà de ce qu’ils pensent mériter. Ils relativisent les situations difficiles en arguant à chaque fois que tout va pour le mieux. En faites-vous partie ? Malgré les efforts entrepris pour paraître chaleureux, votre entourage vous trouvera tout de même insensible. Votre exigence accrue envers vous-même témoigne de votre capacité de contrôle. Tels sont les traits qui vous définissent :
- Recherche constante de la perfection ;
- Difficulté à solliciter l’aide d’autrui ;
- Froideur apparente ;
- Dynamisme exacerbé ;
- Optimisme en toutes circonstances.
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Comment guérir les blessures de l’âme du passé et redevenir soi même ?
Pour pouvoir guérir des blessures du passé, il est important de rechercher leurs causes. Les auteurs de livres de développement personnel sont unanimes. Les réactions non maîtrisées peuvent venir de la relation entretenue avec le parent du même sexe ou le parent du sexe opposé durant l’enfance.
D’où viennent les blessures de l’enfance ?
Ceux qui portent le masque du fuyant ont souvent été victimes de maltraitance physique (ou affective). En grandissant, certains enfants apprennent qu’ils n’ont pas été désirés par leurs parents. D’autres ont été confrontés à la mort précoce et inattendue d’un être cher. Le handicap physique ou mental d’un parent peut aussi engendrer un sentiment de rejet.
Les sujets qui gardent en eux la blessure de l’abandon ont généralement souffert de l’absence du parent du sexe opposé. La nonchalance de ce dernier peut aussi causer cette faille de l’âme. Le manque de soutien, d’attention et d’amour peut donc provoquer un tel sentiment.
L’adulte masochiste, quant à lui, a souvent été critiqué négativement ou comparé aux autres enfants. Ayant grandi avec un parent particulièrement sévère, elle a rarement eu l’occasion d’apprécier le plaisir physique.
En revanche, un adulte qui porte le masque du contrôlant a été un enfant qui s’est senti trahi ou manipulé par un parent du sexe opposé. Or, ce dernier avait entretenu une relation fusionnelle avec sa progéniture. La crainte de la trahison entraînera une peur de l’engagement ou des difficultés à déléguer des responsabilités.
Un enfant qui grandit avec un sentiment d’injustice est celui qui n’a pas eu la possibilité d’exprimer ses ressentis ou de s’affirmer. Désireux de façonner de futurs adultes qui réussissent, certains parents se montrent particulièrement autoritaires.
Guérir des blessures existentielles : le chemin vers une vie plus épanouie
Quand une réaction est disproportionnée (en plus de se reproduire fréquemment) face à une situation, c’est parce que notre passé nous emprisonne. C’est ce que révèle la coach de vie Carole RINALDI, qui a aussi co-écrit le livre Blessures émotionnelles : grandir de ce qui nous fait souffrir.
Se faire accompagner par un spécialiste en développement personnel constitue une étape importante pour guérir des blessures de l’âme. Dans la plupart des cas, les professionnels (dont Lise BOURBEAU), procèdent comme suit, qu’il soit question d’émotions désagréables ou de traumatismes :
- Observation de nos propres émotions et de nos réactions ;
- Identification des mécanismes de défense liés aux blessures émotionnelles (agression, justification, repli sur soi…) ;
- Compréhension de nos besoins réels ;
- Confrontation avec nos propres peurs.
Pour illustrer ce travail sur soi, prenons le cas d’une mère de famille, comme l’a fait Lise BOURBEAU sur son site Internet Écoute ton corps. L’âme de cette femme renferme une blessure qui n’a pas encore cicatrisé : celle de l’abandon. Après être rentrée du travail, elle prend le temps de discuter et de s’amuser avec son enfant qui lui réclame de l’attention. Le même schéma se réitère chaque soir car elle craint que sa famille se sente délaissée.
Toutefois, son désir le plus profond est de s’isoler pour se reposer avant de préparer le dîner. Elle aura affronté ses propres peurs le jour où elle partagera son ressenti et prendra le temps de se ressourcer.
Au fur et à mesure que le processus de guérison avance et que les blessures s’estompent, le fuyant deviendra plus charismatique. Le dépendant saura fonctionner seul et le masochiste ne se sentira plus coupable. Quant au contrôlant, il fera davantage confiance à son entourage. Pour ce qui est du rigide, il s’accordera le droit d’être imparfait. Encore faudra-t-il également se pardonner et pardonner aux autres leurs comportements.
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