Depuis quelques mois, une nouvelle tendance fait parler d’elle sur TikTok : le phénomène mid girl. À travers des vidéos virales, des jeunes femmes se décrivent comme des « meufs mid », autrement dit, des filles qu’elles considèrent comme ni belles, ni laides. Si cette tendance pouvait sembler anodine au départ, elle soulève en réalité des problèmes profonds liés à l’estime de soi et à la santé mentale des jeunes femmes.
Sommaire :
Mid Girl : un concept basé sur l’autodévalorisation
Le terme « mid girl » (traduit meuf mid en français) vient de l’anglais « middle », qui signifie « moyenne ». Il a pris de l’ampleur lorsque des influenceuses comme Lily-Rose ont publié des vidéos TikTok où elles expliquaient pourquoi elles se considéraient comme des mid girls. Le format est toujours le même : « Je suis une meuf mid parce que… », suivi d’une remarque sur leur apparence physique.
Une tendance préoccupante
Les jeunes filles concernées se comparent systématiquement à des femmes qu’elles jugent plus belles, alimentant ainsi un sentiment d’infériorité. Elles associent leur valeur à leur physique et se sentent invisibles ou peu désirables aux yeux des autres.
Une fausse acceptation de soi
Si certaines défendent la tendance mid girl comme un moyen de revendiquer une beauté « normale », les experts, dont la psychologue Marie-Estelle Dupont, alertent sur ses dangers. Plutôt que de libérer les femmes des standards de beauté, ce mouvement renforce l’idée qu’elles doivent se situer sur une échelle de séduction.
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Les conséquences sur la santé mentale des jeunes femmes
Les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la diffusion de ce concept mid girl, avec des millions de vues en quelques minutes. Pourtant, cette tendance TikTok a des effets négatifs bien réels sur la santé mentale des jeunes.
Troubles de l’image de soi
Se qualifier en permanence de mid girl peut entraîner des troubles de l’image et renforcer des complexes. Les conséquences peuvent être graves :
- Dysmorphie corporelle : perception déformée de son apparence physique.
- Troubles alimentaires : anorexie, boulimie, obsession pour la minceur.
- Dépression et anxiété, aggravées par la pression sociale.
Un impact généralisé
Les chiffres sont alarmants : selon une étude Ifop, 47 % des jeunes femmes entre 18 et 24 ans n’aiment pas leur corps et 59 % ont du mal à se montrer en maillot de bain.
Réseaux sociaux et standards de beauté : un cercle vicieux
Le phénomène mid girl met en lumière l’influence des réseaux sociaux sur la santé mentale des femmes. La Fashion Week Paris et les standards de beauté irréalistes imposent une vision biaisée de la beauté, où même celles qui ne se sentent pas « parfaites » finissent par intérioriser un sentiment d’inadéquation.
Impact des réseaux sociaux sur la perception de soi |
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Comparaisons incessantes avec des influenceuses |
Sentiment d’invisibilité et d’exclusion |
Normalisation de la chirurgie esthétique |
Augmentation des troubles anxieux |
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Comment se protéger de cette tendance toxique ?
Face à la montée du concept mid girl chez la génération Z, il est essentiel d’adopter des stratégies pour préserver une bonne estime de soi.
Prendre du recul sur les réseaux sociaux
- Limiter son temps d’écran pour réduire l’exposition aux contenus toxiques.
- Suivre des comptes positifs qui valorisent la diversité et l’acceptation de soi.
- Se rappeler que les réseaux sociaux ne reflètent qu’une partie biaisée de la réalité.
Se recentrer sur ses propres valeurs
- Cultiver ses passions en dehors de l’apparence physique.
- Se valoriser pour ses qualités et non son physique.
- S’entourer de personnes bienveillantes qui ne jugent pas sur le paraître.
Le phénomène mid girl n’est pas qu’un simple effet de mode sur TikTok. Il reflète une réalité plus profonde : la difficulté pour les jeunes femmes de se sentir légitimes dans un monde où la beauté est omniprésente et sans cesse évaluée. Pour contrer cette tendance toxique, il est essentiel de promouvoir une vision plus inclusive et positive de la féminité.