8 clichés sur les enfants surdoués à abolir

Vous fréquentez un enfant à haut potentiel ? Lisez cet article et débarrassez-vous des nombreux clichés sur les enfants surdoués, que vous soyez parents, professeurs d’école ou simplement curieux.

Quels sont les clichés sur les enfants surdoués ?
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De plus en plus de contenus médias (reportages vidéo, jeux télévisés, films…) circulent sur les enfants surdoués. Ils captent l’attention des parents d’enfants potentiellement précoces qui souhaitent accompagner au mieux leurs protégés dans leur parcours scolaire. Ils contribuent aussi à la généralisation des idées reçues sur ces petits bonshommes qui tentent de s’adapter au monde qui leur entoure.

Parfaites veut désormais contribuer à l’abolition des nombreux clichés sur les enfants surdoués. Si vous côtoyez un enfant à haut potentiel intellectuel (HPI) ou si vous venez de découvrir la précocité du vôtre, lisez cet article.

Cliché n° 1 : Les enfants précoces grandissent plus vite

Les enfants précoces apprennent et comprennent plus rapidement. Ils se démarquent également par leur sens de l’observation. On peut donc penser qu’ils parlent et se mettent debout plus tôt que les autres enfants. En même temps, certains enfants apprennent à lire tout seuls en écoutant tout simplement les adultes leur raconter des histoires, mais ce n’est pas systématique.

En revanche, nombre d’enfants surdoués ne prononcent leurs premières phrases que très tardivement. Ils attendent d’assimiler un maximum de vocabulaire et de maîtriser la syntaxe pour discuter avec leur entourage. Sur le plan émotionnel, ils réagissent avec beaucoup de sensibilité, ce qui leur permet de faire preuve d’empathie envers leurs interlocuteurs ou même les animaux.

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Cliché n° 2 : les enfants HPI sont des rats de bibliothèque ou des matheux

Quel est le profil d'un enfant surdoué
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Un enfant intellectuellement précoce (EIP) peut très bien être la fille rondouilette du voisin qui passe ses weekends à jouer dehors. Pas forcément le jeune garçon svelte à lunettes qui ne sort jamais sans son livre. Comme tous les enfants, il peut développer des préférences pour certaines disciplines ou activités. Il peut s’agir d’histoire, de langues étrangères, de musique ou encore de politique.

Néanmoins,  les enfants précoces peuvent s’intéresser à des problématiques qui ne semblent pas attiser la curiosité des autres garnements de leur âge. Leur soif d’apprendre les incite à poser beaucoup de questions aux professeurs d’école et aux parents.

Cliché n° 3 : tous les enfants peuvent devenir surdoués avec de la stimulation intellectuelle  

Bien qu’on puisse améliorer son niveau de culture générale en développant ses connaissances, ce n’est pas le cas du quotient intellectuel. La douance ne s’acquiert pas par l’éducation. Elle n’est pas non plus le résultat d’une stimulation intellectuelle à un âge précoce, facilitée par les nouvelles technologies.

Un enfant HPI vient au monde comme tel et évoluera toute sa vie avec une intelligence hors norme. Il peut avoir grandi dans une famille défavorisée ou aisée : le résultat restera le même. Toutefois, tous les parents ne disposent pas forcément des moyens nécessaires pour la réalisation de tests ou de bilans psychologiques.

Cliché n° 4 : les EIP n’ont pas besoin d’accompagnement scolaire

Le premier de la classe qui lève souvent la main et qui ramasse toujours de bonnes notes. L’un des clichés sur les enfants surdoués dont la société a le plus de mal à se débarrasser. Ils ne peuvent pas prétendre à une attention supplémentaire de la part du corps enseignant, au risque de se faire passer pour des personnes capricieuses. Qu’ils souffrent en silence et qu’ils se débrouillent seuls, avec leur grande intelligence !

Or, les enfants précoces ne s’adaptent pas toujours au rythme des autres élèves, ce qui peut engendre de l’ennui. Dans ce cas, ils dépensent leur énergie ailleurs et finissent par perturber leurs camarades de classe. De plus, les troubles de l’apprentissage associés à la douance (hyperactivité, dyslexie, dyscalculie…) peuvent accroître les difficultés scolaires déjà difficiles à gérer.

Cliché n° 5 : poser le diagnostic de la précocité devient un phénomène de mode

Fatiguées d’entendre certains parents justifier l’attitude de leur enfant par leur potentiel intellectuel, certaines personnes peuvent penser qu’il s’agit d’un phénomène de mode. Elles avanceront que la manne financière qui se cache derrière le mal-être de certains enfants pourrait motiver les praticiens.

Pourtant, les professionnels posent le diagnostic de la précocité sur la base de systèmes d’évaluations fiables. Par ailleurs, l’augmentation du nombre de cas détectés s’explique par la demande croissante des parents, par rapport aux précédentes décennies. En clair, les surdoués ont toujours représenté 2 à 3 % de la population française. On ne parle donc pas de milliards d’individus, mais de million de personnes.

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Cliché n° 6 : les enfants surdoués songent à faire de longues études  

Un enfant surdoué fait-il de longues études ?
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Les élèves surdoués ne poursuivent pas tous de brillantes études pour se forger une carrière à la Mark Zuckerberg. Ils ne nourrissent pas toujours de grandes ambitions comme « changer le pays ou le monde ». Avec ou sans diplômes, certains se plaisent dans les travaux manuels ou les services à la personne. Des métiers bien loin des croyances véhiculées par les séries télévisées comme Scorpion ou The Good Doctor.

Contrairement aux idées reçues, la douance ne garantit pas la réussite. Chaque parcours est unique, au même titre que le pelage du zèbre. Employé pour la première fois par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, ce terme désigne les enfants précoces sans les discriminer. De nombreux parents perçoivent le mot « surdoué » péjorativement, ce qui peut se comprendre.

Cliché n° 7 : les enfants hypersensibles sont forcément précoces  

Un enfant hypersensible ne possède pas forcément une intelligence supérieure à la moyenne. En revanche, un EIP peut dégager une forte sensibilité au monde qui l’entoure. Cette faculté à tout absorber (aussi appelée hyperesthésie) peut le fragiliser dans la vie de tous les jours.

Comme les enfants lambdas hypersensibles, les surdoués se connectent plus facilement à leur environnement. Leur intuition constitue leur plus grande force. La différence avec les autres se situe au niveau de l’intelligence émotionnelle, c’est-à-dire dans la manière dont l’enfant perçoit les émotions et gère ses relations. Ce sont les leaders et les managers de demain !

Cliché n° 8 : les EIP doivent intégrer une école spécialisée

De nombreux parents prévoient d’inscrire leurs enfants dans une école spécialisée dans la douance. Souvent, ils prennent cette décision sur les conseils d’une équipe d’enseignants qui ne savent pas comment encadrer un enfant intellectuellement différent.

Cependant, la majorité des enfants précoces ne fréquentent pas d’établissements réservés aux personnes dotées d’un haut potentiel intellectuel. Ils parviennent à s’épanouir et à terminer leur scolarité, en sautant par exemple une ou deux classes. En même temps, les structures dédiées aux jeunes surdoués restent encore rares dans un pays comme la France. Les frais de scolarité ne sont pas non plus à la portée de tous.

Conclusion

Il est temps que les milliards de téléspectateurs se débarrassent des clichés sur les enfants surdoués. On peut naître avec de longs bras sans pour autant participer à des concours de natation et gagner des compétitions. De même, les EIP ont le droit de ne pas devenir des génies.

De plus, il n’y a pas de profil type d’enfant HPI. Encore moins de mode d’emploi pour leur accompagnement en milieu scolaire ou à la maison. Courage aux parents d’enfants différents qui nous lisent !!!

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