Burn out maternel : le reconnaître pour le surmonter 

Le burn out maternel ? Encore plus problématique que le baby blues et la dépression post-partum. Découvrez comment le surmonter en tant que mère épuisée.

Comment reconnaître un cas de burn out maternel ?

Les stéréotypes liés au genre n’ont pas disparu des foyers. D’après l’OCDE, les femmes réalisent encore 73 % des tâches domestiques. Il arrive donc que le burn out se fasse également ressentir dans la vie familiale. Bien qu’il puisse toucher les deux parents (burn out parental), il affecte essentiellement les mères (burn out maternel).

S’agissant d’un sujet tabou, les femmes qui en souffrent hésitent à en parler, craignant d’être jugées par leur entourage. D’autant qu’elles s’interrogent elles-mêmes sur la nature de leur mal-être : dépression post-partum, baby-blues, burn out maternel… Comment reconnaître ce dernier syndrome d’épuisement ? Comment le surmonter ? Découvrez les réponses à ces questions dans le présent article.

Quels sont les facteurs déclencheurs du burn out maternel ?

Quelles sont les causes du burn out parental ?

Utilisé pour la première fois par la psychologue Violaine Guéritault, le terme « burn out maternel » désigne un état d’épuisement à la fois physique, psychologique et émotionnel. Tout comme le burn out professionnel, il s’installe progressivement, provoqué par le stress, la fatigue et le surmenage. Plus le nombre d’enfants dans la famille augmente, plus on constate un déséquilibre entre la répartition des responsabilités des parents. C’est ce que révèle une étude de l’Ined publiée en 2009.

Les mères épuisées croulent sous le poids d’une immense charge mentale. En plus d’assumer l’essentiel des tâches ménagères, elles s’occupent seules des enfants. Dépassées, les femmes en burn out culpabilisent de ne pas être à la hauteur. Elles sont alors rongées par un profond malaise qu’elles n’osent avouer.

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Oui, les « joies » de la maternité peuvent se transformer en souffrances. Ce bébé qu’une mère désirait depuis si longtemps peut lui mettre dans un état d’épuisement. Elle ne se sentira pas épanouie pas dans son rôle de maman. Face à cette situation inconfortable, de nombreuses mères de famille tombent dans la dépression.  

Comment faire la différence avec le baby-blues et la dépression post-partum ?

Il ne faut pas confondre ces phénomènes bien distincts avec le burn out maternel, bien qu’ils soient tous liés à la maternité. De nature physiologique, le baby-blues résulte de la chute brutale des hormones de grossesse qui survient dans les premiers jours qui suivent l’accouchement.

La dépression post-partum s’explique, elle aussi, par des changements hormonaux qui surviennent après la naissance du bébé. À cet état physique s’ajoutent l’épuisement, le manque de sommeil et le stress associé aux nouvelles responsabilités de la mère.  

Ainsi, un psychologue ou un autre professionnel de la santé mentale recensera plus de cas de baby-blues et de dépression post-partum que de burn out maternel. Le premier concernerait 80 % des femmes. Selon une étude réalisée en 2021 par OpinionWay pour la plateforme de téléconsultation Qare, le second touche 30 % d’entre elles.

À noter que le baby-blues se manifeste généralement par des pleurs, des sautes d’humeur et une hypersensibilité. Ce phénomène reste bénin dans la mesure où la jeune maman se rétablit de manière spontanée au bout de 15 jours.

Quant à la dépression post-partum, elle présente des similitudes avec la dépression classique. Elle se traduit par une profonde tristesse, des larmes et de l’anxiété. Incapable de s’occuper de son enfant, une mère souffrant de ce trouble ne manifestera plus aucun intérêt pour les tâches du quotidien. Dans les cas les plus graves, elle peut développer des idées suicidaires.

Comment reconnaître les symptômes du burn out maternel ?

Comment le burn out décuple-t-il l'irritabilité d'une mère ?

Stress, irritabilité, fatigue… Les premiers symptômes paraissent légers. Au fil des mois, ils se multiplient. Apparaissent alors les douleurs physiques telles que les maux de tête et le mal de dos. Les mères atteintes de dépression peuvent aussi souffrir de troubles digestifs et d’insomnie. Certaines peuvent également développer des troubles anorexiques, tandis que d’autres deviennent boulimiques. Les signes du burn out maternel varient d’une personne à une autre.

Il n’existe pas de profil type de femmes susceptibles de vivre un burn out. Néanmoins, les mères exigeantes et perfectionnistes (qui veulent tout gérer elles-mêmes) regroupent le plus de victimes d’épuisement maternel.

En même temps les facteurs déclencheurs de ce syndrome sont variés. Les nuits entrecoupées, les pleurs de bébé ou les corvées domestiques qui se répètent jour après jour en constituent des exemples courants. D’ailleurs, les parents de jumeaux sont davantage exposés au burn out. C’est aussi le cas de ceux qui ont vécu des naissances rapprochées. Un parent qui élève seul ses enfants sans pouvoir compter sur l’aide de ses proches compte également parmi les personnes à risque.

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Comment survient l’épuisement maternel ?

Violaine Guéritault explique dans son ouvrage « La fatigue émotionnelle et physique des mères : Le burn out maternel » que ce trouble comporte trois phases. Submergée par les contraintes liées au rôle de maman, la mère à bout de souffle se sent épuisée physiquement et émotionnellement. Ne disposant d’aucun moment à elle pour récupérer, elle finit par être vidée de toute son énergie. C’est la première phase.

Le processus se poursuit ensuite avec la distanciation. Au cours de cette deuxième phase, la mère de famille cesse de s’investir émotionnellement auprès de ses enfants. En d’autres termes, elle se détache d’eux et devient indifférente à ce qui peut lui arriver. En effet, elle adopte un mécanisme de défense pour se préserver un minimum. Tel un robot, la femme concernée accomplit les diverses tâches du quotidien de manière mécanique.

Vient enfin la phase du reniement, la dernière et la plus inquiétante. Déçue de ne pas vivre la maternité telle qu’elle se l’était imaginée, la mère laisse l’amertume l’envahir. Elle s’emporte donc facilement, parfois au point de se montrer violente envers ses enfants. Elle commence aussi à perdre toute confiance en elle, d’autant plus qu’elle éprouve le sentiment d’avoir complètement échoué.

Comment soigner le burn out maternel ?

La société a tendance à sacraliser la maternité. La présidente de l’association Maman Blues, Cécile Croquin, explique : « On nous présente la maternité comme un paradis dans lequel les femmes ne peuvent que s’accomplir ». Or, la mère en souffrance doit déculpabiliser, en acceptant que l’imperfection. La « super maman » qui assure sur tous les fronts n’existe pas.

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Une femme épuisée doit solliciter de l’aide et apprendre à déléguer certaines tâches à une aide-ménagère, par exemple. Ainsi, elle pourra entièrement se consacrer à son bébé. Elle peut aussi engager une nounou, le temps de se refaire une beauté ou se s’accorder une séance de sport. Dans tous les cas, il est essentiel que le père s’implique dans la vie de famille pour rétablir l’équilibre au sein du couple.

Par-dessus tout, les personnes en situation de burn out maternel doivent revoir leur façon de vivre en se réappropriant leur rôle de maman. À part consulter un psychologue, les femmes concernées peuvent contacter des structures ou de plateformes favorisant l’échange. En voici une liste non exhaustive :

  • Associations parentales comme Maman Blues et Les pâtes au beurre ;
  • Espaces de convivialité tels que les lieux d’Accueil Parents-Enfants (LAEP) ;
  • Réseaux d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) ;
  • Plateforme d’entraide comme HubWin mamans ;
  • Centres de protection maternelle et infantile (PMI).

Conclusion

Le sentiment de devoir se comporter comme des épouses modèles, des femmes accomplies sur le plan professionnel et des mères parfaites épuise. La parole des femmes se libère progressivement concernant le burn out maternel et ses conséquences sur la vie de famille. Elles doivent se sentir libres de dialoguer avec d’autres mères sur ce phénomène bien plus courant qu’on ne le pense. Les témoignages de jeunes mamans en souffrance affluent sur la toile.

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