Perte d’un enfant : comment faire son deuil ?

Comment surmonter son chagrin en tant que parent après la perte d’un enfant. Voici quelques conseils pour faire son deuil et gérer sa colère.

Comment faire son deuil après la perte d'un enfant ?
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Chaque année, près de 13 000 enfants perdent la vie. 6 000 d’entre eux décèdent avant même de naître. De très nombreux parents doivent surmonter leur chagrin et leur colère face à cette terrible épreuve qui reste encore un sujet tabou dans notre société.  

Chaque famille gère la perte d’un enfant différemment, en fonction de sa propre histoire et des circonstances du décès. Le travail de deuil reste donc un cheminement personnel plus ou moins long selon la façon dont chacun gère ses sentiments. Parfaites révèle comment les personnes endeuillées s’en sortent et se reconstruisent. 

Comment se déroule le processus de deuil ?

Avant d’accepter la disparition d’un enfant, une mère peut d’abord vivre dans le déni et dans la colère. Elle peut entrer dans une période de dépression après s’être confrontée à la dure réalité. D’après la psychiatre helvético-américaine Elizabeth Kübler-Ross, ces différentes étapes (ou plutôt émotions) correspondent au processus de deuil.

L’incompréhension et la colère face au décès

Que ressent-on quand on apprend la perte d'un enfant ?
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Les parents perçoivent la perte d’un enfant comme une injustice, qu’ils aient été préparés à cette éventualité ou non. Ils se sentent comme sidérés de s’être fait arracher une partie d’eux-mêmes, la chair de leur chair. Ce n’est pas tout. Leur vision de l’avenir vole en éclat avec toutes les projections qui ont concerné le bébé disparu.

Il peut donc s’ensuivre un sentiment de colère envers et contre tous, mais ce n’est pas systématique. Certains parents endeuillés en veulent aux médecins qui n’ont pas pu sauver leur enfant. Ils peuvent aussi s’en prendre aux autres personnes qui continuent leur vie de couple ou de famille dans la plus grande insouciance.

Alors que les principaux intéressés se morfondent déjà dans la douleur, ils ressentent aussi une énorme culpabilité. Ils s’en veulent de ne pas avoir pu protéger leurs fils ou leur fille des aléas de la vie. D’autres ruminent parce qu’ils ont donné la vie à un enfant qui était destiné à vivre dans la souffrance et dans la maladie.

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Le déni et la peur d’oublier l’enfant disparu

Confrontés à une réalité imméritée, certains parents font comme si la personne décédée existait encore. La mère peut vouloir aller au cimetière plusieurs fois dans la semaine pour lui parler de ses sentiments découlant de cette absence difficile à accepter. Elle peut aussi retourner de temps en temps dans le parc préféré de son enfant décédé, dans son ancienne école ou même sur le lieu de l’accident.

Pour garder un lien extérieur avec l’être parti, le parent peut également passer ses nuits dans la chambre de celui-ci pendant des mois. Il serrera sa peluche préférée dans ses bras ou regardera ses photos durant de longues heures avant de s’endormir. Il veut à tout prix se réveiller d’un cauchemar parmi tant d’autres.

Dans un premier temps, les parents pensent qu’en continuant de pleurer la perte de leur enfant et de souffrir en silence, ils préservent la relation. Autrement, ils ont l’impression de le trahir et de ne pas les aimer suffisamment. Or, la pérennité du lien qui les unit à l’être cher dépendra plutôt du cheminement du deuil.

La terrible désillusion des parents endeuillés

Comment vit-on l'absence d'un enfant ?
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Les parents ne peuvent pas s’imaginer une seule seconde partir après leurs enfants. Quand cette tragédie survient, il peut être difficile de redonner du sens à sa vie. Les protégés occupent une place prépondérante dans leur cœur et dans leurs pensées.

Après les larmes, l’enterrement et les démarches administratives, la famille endeuillée doit composer avec l’absence de l’un des membres. Ils penseront aux moments qu’ils passeront sans l’enfant décédé : repas de Noël à la maison, remise de diplômes d’un frère, mariage d’une sœur…

Face à la douleur, certaines personnes se renferment sur elles-mêmes et ne veulent pas partager des moments complices avec d’autres parents.  D’autres ne parviennent plus à trouver le sommeil ni à se concentrer au bureau, au point de faire un burn-out. Souvent, le père plonge dans le travail pour surmonter son chagrin et faire son deuil. Le cas le plus problématique qui nécessite la consultation d’un psychologue : ceux qui tombent dans la dépression et qui nourrissent des idées suicidaires.

L’acceptation de la perte de l’enfant et la reconstruction

Les semaines passent et deviennent des mois, voire des années. La colère réduit progressivement en intensité et la douleur se transforme. Les parents apprennent à accepter la perte de leur enfant et se consacrent à ceux qui leur restent, c’est-à-dire les autres enfants.

Entre-temps, les membres de la famille intériorisent le lien qui les relie à la personne décédée. Certains parviennent même à le bonifier en soutenant par exemple des enfants orphelins ou souffrant de la même maladie que l’être qui les a quittés.

Même si la cicatrice ne se referme jamais complètement, les parents doivent avancer et envisager de nouveaux projets. Pourquoi ne pas se lancer dans l’humanitaire, comme les parents de Grégory Lemarchal ?

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Comment surmonter la perte d’un enfant en famille ?

Accident domestique, suicide suite à un harcèlement scolaire, maladie mortelle… Peu importe la façon dont l’enfant est parti, le deuil reste difficile pour les parents. Est-ce qu’ils finissent par se remettre de la perte de l’être cher ? Comment est-ce qu’ils peuvent surmonter cette situation pour arriver dans une phase d’acceptation ?

Se faire accompagner par une association spécialisée dans le deuil

Pour se débarrasser de la charge émotionnelle qui l’envahit, le parent endeuillé doit exprimer ses émotions (colère, honte, culpabilité…). Dans cette démarche, il peut contacter une association spécialisée dans l’accompagnement des familles qui viennent de perdre un être cher.

Les associations qui s’occupent des personnes endeuillées comprennent des individus formés au deuil (y compris le deuil périnatal). Elles peuvent aussi être gérées par des bénévoles souhaitant partager leur expérience avec les nouveaux venus. Ces structures organisent des rencontres pour la formation de groupes de paroles, mais aussi des entrevues individuelles. Certaines associations comme Empreintes permettent même aux parents de les contacter gratuitement.

Consulter un thérapeute avec les autres membres de la famille

Comment surmonter la perte d'un membre de la famille ?
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De nombreux parents préfèrent s’entretenir avec un psychologue ou un autre professionnel compétent, après la perte d’un enfant. Il ne s’agira pas forcément d’un psychiatre, qui interviendra plutôt en cas de dépression grave ou lorsque le processus de deuil prend une tournure pathologique.  

Pour arrêter de ruminer, les frères et les sœurs du défunt peuvent aussi avoir besoin d’un suivi. C’est d’autant plus utile s’ils ont été témoins de l’accident qui a mis fin à la vie de celui-ci et qu’ils manifestent une profonde culpabilité. Les spécialistes les aideront à libérer la parole et les émotions longtemps enfouies pour préserver justement les parents.

Perpétuer la mémoire de l’enfant disparu

L’enfant disparu restera toujours dans le cœur et dans l’esprit des personnes qui l’ont élevé et chéri. D’ailleurs, les familles aménagent parfois une petite place dédiée à sa mémoire dans un coin de la maison.

Certains parents parlent fièrement de cet être parti trop tôt à leur entourage, durant les fêtes de famille ou sur les réseaux sociaux. Parfois, ils montrent tout simplement le collier ou le tatouage qui perpétue le souvenir de leur petit ange. D’autres se mettent au service de nobles causes liées au décès de leur enfant, en finançant par exemple des recherches destinées à la lutte contre les cancers pédiatriques.

Prendre contact avec d’autres parents endeuillés  

Outre les suivis psychologiques, les parents peuvent ressentir le besoin de partager leur chagrin avec d’autres mères et pères capables de leur comprendre. Ils entrent alors en contact avec d’autres couples endeuillés.

Les personnes épanouies qui vivent leur vie tranquillement feront peut-être semblant d’écouter l’histoire tragique que les parents brisés leur racontent. Elles n’interprèteront pas forcément la colère et la culpabilité de leurs interlocuteurs de la bonne façon. Mieux vaut se confier à des oreilles à la fois attentives et compréhensives.

Se retrouver en couple ou en famille

Comment solidifier la relation de couple après la perte d'un enfant ?
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Face à une épreuve aussi pénible qu’est la perte d’un enfant, certains couples se fragilisent ou décident de divorcer. Pour éviter un autre drame, les familles endeuillées doivent se retrouver entre elles, en pensant à ce que l’avenir leur réserve. Pourquoi ne pas prévoir une séance de shopping entre filles pendant que les garçons assistent à un match ensemble ? Pourquoi ne pas réaliser un brunch américain ensemble tous les dimanches ?

Pour resserrer les liens, les jeunes couples peuvent envisager d’accueillir un nouveau bébé. Ce dernier apportera aux parents l’amour qu’ils méritent, même s’il ne remplacera pas pour autant le précédent enfant.

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Reprendre le travail ou construire de nouveaux projets

Plutôt que d’en vouloir aux personnes qui finissent par oublier l’enfant décédé, les parents doivent réinvestir leur vie. Reprendre le travail, diversifier son activité professionnelle, changer de plan de carrière… Autant de bonnes idées qui permettent d’aller de l’avant.

Si l’enfant a perdu la vie dans la maison familiale, les parents peuvent envisager de déménager avec les autres membres de la fratrie. Pourquoi pas à l’autre bout de monde ? Ils peuvent en profiter pour faire de nouvelles rencontres enrichissantes et apaisantes et trouver un autre travail.

Conclusion

Bien que le temps n’estompe pas complètement le chagrin des familles endeuillées, il apaise. Non, personne ne se remet jamais vraiment de la perte d’un enfant qui est le sien. Les parents n’oublieront jamais leur petit ange. Néanmoins, il est possible de surmonter cette épreuve et de faire son deuil sans détruire la famille ni laisser sa vie en suspens. Il faut traverser chaque étape une à une, tout en restant bienveillant avec soi-même.

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